Pour cette installation, j’ai voulu créer des formes d’assez grandes dimensions, qui semblent être en mouvement, afin qu’elles puissent dialoguer avec le corps; travailler la céramique pour véritablement l’inscrire dans l’espace.
Comme les moisissures, l’érosion ou la rouille, le travail de matière que je réalise sur mes pièces évoque le travail du temps. Travailler sur les moisissures, la détérioration et l’altération, pour tenter d’en faire quelque chose d’intrigant et fascinant, plutôt que repoussant ou glauque.
Les résultats sont volontairement non maîtrisés. La combinaison entre forme et émail permet d’interroger la nature de l’objet, de se demander ce qu’il est, d’où il vient. Mon travail est en permanence nourri par ce qui m’entoure ou par mes souvenirs d’enfance. Les thèmes que j’aborde me permettent de retrouver une certaine sécurité tout en me déstabilisant. Ce jeu de contradiction m’intéresse et m’interpelle. Bousculer et être bousculée.